COMPTE RENDU DE L’AUDITION DE LA CGT PAR L’INSPECTION GÉNÉRALE DE L’ADMINISTRATION SUR LE SAP le 7 février 2014

SSSM_CGTCompte rendu de l’audition du vendredi 7 février 2014

par l’Inspection Générale de l’Administration

dans le cadre de l’évaluation du référentiel 2008 S.A.P.(*)

La délégation était composée de deux membres du collectif C.G.T. des agents des S.D.I.S. ainsi que d’un représentant de la fédération C.G.T. de la santé (médecin du SAMU qui plus est).

 La C.G.T. a réaffirmé : 

  • la plus-value du rapprochement 15/18,
  • la nécessité d’un système avec le patient-usager au centre de ce système,
  • le non sens de la facturation entre services publics,
  • la nécessité d’une permanence des soins sur l’ensemble du territoire. 

Cependant, les avancées n’empêchent pas de constater et de dénoncer les dérives de certains systèmes (en général liées à des « personnalités ») : 

  • l’autoritarisme de certains SAMU,
  • la volonté de certains S.S.S.M. d’être des SAMU « rouge »,
  • les soupçons de clientélisme lors de certaines prises d’appel,
  • le rôle non conforme à leurs missions d’ambulances privées,
  • la non application de départs réflexes et le besoin d’en étoffer la liste… 

Nous avons dénoncé : 

  • la non interconnexion 18/15 sur le secteur de la B.S.P.P. (qui couvre 1/10ème de la population française) et la perte de temps engendrée,
  • les risques d’une trop forte mutualisation des hélicoptères,
  • l’arrêt des réanimations cardio-pulmonaires par téléphone (même si c’est un médecin au combiné). 

Nous avons rappelé les missions sapeurs-pompiers : le prompt secours et la prise en charge immédiate des pathologies où le facteur temps est un risque aggravant ou vital, interventions où la fiabilité des ambulances privées se révèle aléatoire. Nous avons également rappelé la complémentarité des S.D.I.S. (S.S.S.M. compris) avec le SAMU. 

Nous avons évoqué les injonctions contradictoires (mutualisation des hélicoptères/meilleur service aux populations, rapprochement des plateformes d’appel 18/15, régionalisation des centres de réception et de régulation de l’alerte 15). 

Nous avons rappelé la plus-value  qu’occasionnerait le fait que les sapeurs-pompiers et médecins du SAMU parlent d’une voix forte et commune, en décrivant ce que pourrait être un système régulé, efficace et coordonné S.D.I.S./SAMU. L’idée de cette bonne coopération a permis de trouver une écoute attentive de la part de nos interlocuteurs. 

Dans ce système, les ambulanciers privés auraient le rôle qui devrait rester le leur : transporteur sanitaire programmé ou non programmé lorsque  le temps n’a pas d’influence sur la pathologie. 

(*) S.A.P. : Secours A Personne (Cf. arrêté du 24 juin 2009)

Téléchargez le compte rendu ICI

    8 Commentaires

  1. Bonjour,

    Concernant cette phrase précise:

    « Dans ce système, les ambulanciers privés auraient le rôle qui devrait rester le leur : transporteur sanitaire programmé ou non programmé lorsque le temps n’a pas d’influence sur la pathologie. »

    Les Ambulanciers privés ont vocation à prendre en charge des patients en détresse vitale, ne vous en déplaise. Les Ambulanciers intervenaient déjà sur les urgences vitales (y compris sur voie publique dans de nombreux départements !), en collaboration avec le SAMU, alors que les sapeurs-pompiers n’exerçaient, à l’époque, que leur missions premières de protection des biens et de lutte contre les feux.

    Je vous invite donc à relire attentivement tous les articles de lois concernant les ambulanciers. Je vous invite également à ne pas propager de fausses informations lorsque vous n’êtes pas à 100% certain de ce que vous affirmez, cela pourraient être pris pour de la désinformation et de la propagande par nombre de mes collègues ambulanciers.

    Enfin, je suis étonné que la CGT s’emporte dans un discours corporatiste tel que celui-ci, alors que la CGT elle-même se dit premier défenseur des ambulanciers.

    Cordialement,
    Vincent

  2. Attention à ne pas porter de propos diffamatoires envers ces professionnels de santé.
    Les ambulanciers, de part leur formation, sont tout à fait aptes à prendre en charge une détresse vitale, quelque soit le « temps » de la prise en charge d’une pathologie. Je vous invite à mieux vous renseigner sur la profession ambulancière.

  3. On se demande pourquoi un syndicat national comme la CGT est invité à une table avec des professionnels de santé, quand ils sont incapables de réviser leurs leçons. Si vous avancez des propos tels que « interventions où la fiabilité des ambulances privées se révèle aléatoire », NOUS VOULONS DES DONNÉES CHIFFRÉES ! Pourcentage d’interventions ratées par les AP ? Pourcentage d’interventions ratées par les SP ? Et il va de soit que nous voulons des chiffres officiels. Cessez d’affirmer tout et n’importe quoi sans aucun moyen de prouver vos dire. Je vous invite à suivre le programme de formation d’un Ambulancier Diplômé d’Etat, pour constater que nous sommes formés à l’urgence, et que nous ne sommes pas des taxis pour fauteuils roulants comme vous semblez le penser !
    Comptez sur nous pour diffuser largement ce compte rendu, que vont à coup sûr apprécier tous nos collègues ambulanciers.

    Cordialement,
    Mathieu SIMONOT

  4. Loin de moi le désir de relancer une guerre blanc rouge, mais il faut remettre les choses à leurs place. A ce jour les sapeurs pompiers ne sont pas compétent pour intervenir sur des intervention pathologique vital. Il ne reçoivent aucune formation pour la prise en charge de pathologie medical. Outre la traumatologie les sapeurs pompiers ne doivent pas intervenir sur d autre motifs. Les ambulanciers privé recoivent une formation de minimum 5 mois dispensé par des medecins urgentistes ou des infirmiers anesthesiste tous en activité SMUR. Ce qui leur permet d etre parfaitement compétent dans leurs activitees d urgence pre hospitalieres.

    Messieurs des syndicats, comme dit plus haut avant de vous permettre de juger le travail des ambulanciers il serait interressant de vous renseigner sur leurs compétence et formation réel et les comparer à celle de nos sapeurs pompiers.

    Jérôme, SPV et DEA

    • Bonjour,

      Notre argumentation est claire concernant la collaboration des deux services publics que sont les pompiers et le SAMU. Ils doivent assurer la meilleure réponse possible en situation d’urgence. La mission des ambulanciers privés est différente, il s’agit pour eux de répondre à leur mission de base qui est le transport de malades sur prescription médicale dans un contexte où le critère temps n’est pas prioritaire. Leur intervention est donc adaptée pour le transport de patients de leur domicile jusqu’à l’hôpital après évaluation de leur état par un professionnel de santé soit sur place, soit par téléphone. Si c’est par téléphone, un diagnostic précis doit pouvoir être porté au préalable afin de pouvoir prescrire un transport sur un établissement, la prescription comprenant un délai prenant en compte le potentiel évolutif de la pathologie. Cela signifie qu’il doit s’agir de patients stables pour lesquels le délai d’arrivée à l’hôpital et de prise en charge aux urgences est clairement précisé.
      Dans tous les autres cas où le facteur temps est essentiel, que ce soit pour obtenir une évaluation complémentaire du patient ou la mise en oeuvre de techniques secouristes rapides, les pompiers doivent être l’effecteur prioritaire.
      Ce mode de fonctionnement est le seul qui puisse assurer la sécurité des patients avec une utilisation adaptée des moyens disponibles. Il faut en effet rappeler que les ambulances privées n’assurent une mission de service public que la nuit et les weekends, et que le reste du temps, leur utilisation par les SAMU dépend de leur disponibilité dont ils sont les seuls juge en fonction de leur charge de travail programmée. Cette pratique ne peut garantir un réponse adaptée quand le facteur temps est prioritaire. Par ailleurs, il ne semble pas raisonnable de compter sur des accords locaux entre les responsables des SAMU et certains patrons de sociétés d’ambulances pour améliorer cette situation.
      C’est pourquoi nous avons précisé clairement notre position de répartition des missions des différents intervenants pour garantir un service public de qualité qui doit avant tout s’appuyer sur les moyens publics existants dans le cadre d’une coopération la plus étroite possible.

      Fraternellement,

      Christophe Prudhomme Medecin SAMU 93

      • Bonjour,

        Monsieur Prudhomme, je vous invite à venir voir le fonctionnement entre le SAMU 59/62 et les Ambulanciers, vous verrez par vous même le système mis en place par le SAMU, il y a à peu près 1 an, ce système que je ne citerai pas à vu le jour, il consiste à mieux répondre à l’urgence préhospitalière.
        Les ambulances privées disposent désormais :
        — D’une géolocalisation (entre le SAMU et les ambulances privées) pour une meilleure réponse des moyens avec calcul des temps d’intervention,
        — De terminaux embarqués pour transmission directe des missions à l’équipage,
        — D’un outil pour que le SAMU suive en temps réel le déroulement des missions, etc.

        Je vous invite également à vous renseigner concernant les missions SAMU envoyées aux ambulances privées du Nord/Pas de Calais, vous verrez que les ambulanciers interviennent sur tous types de missions dans les délais demandés par le SAMU qui ne sont pas si long que sa quand on part sur une suspicion d’AVC ou une douleur thoracique avec antécédent d’IDM. Tout ça pour vous dire que les ambulanciers aussi interviennent sur des urgences vitales régulièrement et non pas à cause d’une carence de pompiers, mais tous simplement parce que c’est notre métier.

        D’ailleurs, la Formation du DEA au CESU de Lille dans le Nord nous est faite en grande partie par des intervenants travaillant au SAMU (médecin, infirmier, ARM, etc.. ) dont le chef de service adjoint du SAMU 59. Donc, je peux vous dire que j’ai la certitude d’avoir bien était formé pour répondre à l’urgence préhospitalière.

        Pour finir, je ne pense pas que l’image de l’ambulancier changera, les 3/4 des gens nous prennent pour des « taxis », les médias nous bloquent la porte quand on veut montrer les vraies images de notre métier, mais par contre, ils n’hésitent pas à nous enfoncer quand ils le peuvent (non les ambulanciers ne sont pas tous des escrocs) et aussi cette guerre encore une fois relancer par les pompiers qui veulent aussi ternir notre image je garde espoir qu’un jour l’homme changera et arrêtera de rabaisser le monde autour de lui…

  5. Bonjour,

    Juste pour rappeler à certains ambulanciers complexés (au vu des commentaires) que tous ne possèdent pas le DEA car la majorité ont le CCA.
    Ensuite, je n’arrive pas à comprendre que les sociétés d’ambulance veulent intervenir sur des interventions à caractère urgentes, il y a pas assez de travail en prenant des victimes à domicile.
    Ben moi je vous dirais que si car au vu du nombre d’interventions à domicile que j’effectue par carence d’ambulance privée je vous conseillerais d’abord de remplir vos missions premières et une fois accomplies on en reparlera.

    A bon entendeur

  6. Suite à l’ensemble des messages d’ambulanciers, répondant à notre publication sur le site C.G.T des agents des S.D.I.S., il nous semble pertinent d’éclaircir certains points.
    Nous tenons à préciser qu’il ne s’agit en aucun cas d’une opposition entre sapeurs pompiers et ambulanciers privées. L’opposition entre salariés n’est d’ailleurs pas le créneau de la CGT, c’est plutôt une stratégie patronale.
    Nous ne mettons pas non plus en cause les compétences des ambulanciers.
    Nous ne faisons que défendre le service public de soins d’urgence pré-hospitaliers.
    L’aide médicale d’urgence est régie par un S.D.A.C.R. et des S.R.O.S. Ces textes sont élaborés pour apporter la réponse la plus adaptée aux différentes urgences sur le territoire.
    C’est en fonction de ces textes que sont implantés les différents moyens dans les centres de secours afin d’apporter les secours à l’ensemble de la population dans les délais tenant compte de la gravité de l’état des victimes.
    Ainsi, si les ambulanciers et les services d’urgence sont complémentaires, ils n’en restent pas moins dévolus à des missions différentes.
    Le prompt secours relève de la compétence des S.D.I.S. Mais, après avis du médecin régulateur, il peut être décidé d’annuler le départ des pompiers et d’envoyer des ambulanciers pour le transport si le médecin juge que la mission ne relève pas des services d’incendie et de secours.

    Vous l’aurez compris : la mission des ambulanciers n’est pas moins noble ni moins importante que celle des pompiers, elle est différente mais complémentaire.

    Ce que nous dénonçons, c’est le mélange des genres et les dérives du système qui, en effet, par manque de moyens, et au vu de l’augmentation du nombre d’interventions, entraîne l’engagement d’ambulanciers privés sur des missions qui ne sont légalement pas les leurs, au détriment du service à la population.
    Souhaitant avoir répondu à vos réactions, soyez certains de notre entière solidarité à l’encontre de votre corporation.
    La C.G.T est là pour veiller à ce que chacun travaille dans les meilleures conditions.

    Le collectif CGT des agents des SDIS

    Circulaire DHOS/01 n° 2004-151 du 29 mars 2004 relative au rôle
    des SAMU, des SDIS et des ambulanciers dans l’aide médicale urgente

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