évaluation du rapport Pourny aide à la lecture le 1er juin 2016

Rapport-POURNYMontreuil, le 1er juin  2016

Évaluation du rapport Pourny

Nous l’avons attendu, réclamé, le voilà, avec ses forces et ses faiblesses.

 

Voici une petite aide à la lecture :

Mesure 8 (page 20/103) la mesure simple des bâches de protection des dévidoirs (fluorescentes) n’est pas mise en place quand celles (18 et 21 page 22/103) de balisage passif des engins ou des protocoles d’interventions sur la route ne le sont que partiellement.

Mesure 32 (page 25/103),  encore peu de modules de feux réels installés 35 réalisés.

Mesure 46 (page 26/103), mise en place d’une sécurité passive sur les appareils sous pression, une enquête est en cours mais quand a-t-elle commencée ? Le rapport date de 2003.

Mesure 48 (page 26/103), création d’un signal d’alarme caractéristique incitant à l’évacuation. Si 77 SIS l’ont mis en place, leurs agents ne sont pas ou peu formés ni informés. Nous ne pouvons donc que douter de l’efficacité du dispositif.

Mesure 50 (page 27/103), mise en place d’un système d’évaluation des matériels (tests et attribution d’une note), à l’heure des mutualisations, le marché libre et non faussé semble ne pas permettre de faire de classement des matériels pour permettre aux SIS d’acheter des matériels performants. Encore une bonne idée qui tombe à l’eau !!!

 Mesure 56 (page 28/103), un simulateur de conduite pour les situations d’urgence, 86 SDIS n’ont pas mis en œuvre cette mesure, pourtant l’importance du risque routier nécessite une réelle prise en compte, (pour apprendre, entretenir ses compétences). La mutualisation aurait pu permettre une mise en œuvre plus large, afin que les SIS ne se contentent plus de simple campagnes d’affichage.

Mesure 65 (page 29/103), les SIS n’ont pas à se prononcer sur la réouverture des axes routiers, c’est vrai, mais faut-il que les forces de l’ordre aient les moyens de le prendre en charge. Un exemple récurant sur opération, nous constatons que parfois les forces de l’ordre sont les seuls agents sur intervention à ne pas être munis de chasubles….

Mesure 71 (page 30/103), formation des SP à la prise en charge des malades psychiatriques, cette mesure ne peut que nous laisser perplexes, lorsque l’on sait qu’actuellement les SIS cherchent à se débarrasser de ces missions. Alors gabegie, non sens ou victime de la régulation médicale ?

 Mesure 78 (page 31/103), préciser le contour des missions du SIS, la facturation en bandoulière ? Avec des exceptions notables pour nettoyer le lisier pour « libérer » les supermarchés ou alimenter les camions lance à eau de la Police encore récemment.

Mesure 83 (page 32/103), dispositif récompensant les agents qui proposent des idées en matière de prévention, cela laisse rêveur au regard des entraves commises chaque mois dans les SIS sur le fonctionnement des C.H.S.C.T.

 Mesure 86 (page 32/103), mise en place d’un document unique d’évaluation des risques, 36 SIS ne l’ont même pas mis en place. Ce n’est obligatoire que depuis novembre 2001 !!! Une éternité !!!

 Mesure 89 (page 33/103), mise en place d’une commission nationale de prévention des risques professionnels au sein de la CNSIS. Ok et après ? Quel travail mené, quelles mesures de prévention mises en place ?

Mesure 98 (page 34/103), dotation individuelle de flasheurs, 85 SDIS n’ont pas mis en place cette mesure!!

Mesure 129 (page 39/103), moderniser et fiabiliser les transmissions, les 66 SIS considérés comme ayant mis en œuvre la recommandation (« pourvoir chaque intervenant d’un dispositif de communication ») sont ceux dotés d’Antarès (chiffres d’ailleurs différents pour Antarès ou la DGSCGC en recense 72 fin 2014…), Mais est-ce la réponse à la question ?

 Mesure 132 (page 40/103), organisation rigoureuse de la gestion des relèves, il est temps mais 75 SIS ne l’ont toujours pas instauré!!!

Mesure 139 (page 40/103), localisation liée à la cartographie, 24 SIS n’ont toujours pas entamé la démarche.

Mesure 143 (page 41/103), promouvoir les plateformes communes, pourtant cela semble être une découverte récente pour certains. « Le rapport de l’Inspection générale de l’Administration de novembre 2008 conclut qu’ « il n’est pas forcément besoin de plateforme commune ».

Re tiens tiens.

Mesure 144 (page 41/103), bonification au mérite pour agents exerçant dans les quartiers sensibles, et bah non sinon il y aurait une discrimination avec les SPV !!!! Pourtant quand est dénoncé en justice la différence pour les formations, la réponse était : « les sapeurs-pompiers volontaires et les sapeurs-pompiers professionnels sont placés, tant du point de vue de leur statut que de celui de leur rémunération, dans des situations différentes » étonnant non ? Voir aussi la mesure 206. La NBI ZUS n’est toujours pas accordée pour les SPP.

 Mesure 178 (page 47/103), rédiger une directive en matière de soutien psychologique et social des SP, NON MIS EN ŒUVRE. A l’heure ou les agents d’accueil de différents services publics font de l’analyse de la pratique et ou les suicides d’agents des SIS font des articles dans les journaux, on fait l’impasse ??

 Mesure 181 (page 47/103), élaborer un GNR « nouveaux risques techniques automobiles », Le Réac conduite automobile rédigé est en expérimentation.

C’est la réponse à la question ?

 Mesure 183 (page 47/103), adaptation temporaire du travail après des violences urbaines sur base diagnostic médecine professionnelle/psychologue.  Ce n’est pas toujours 52 SIS.

Mesure 188 (page 48/103), mise en place d’un plan de secours spécialisé « violences urbaines », 61 SIS n’ont pas mis en œuvre cette mesure.

Mesure 197 (page 49/103), associer les SIS aux projets de renouvellement urbains. Les SP doivent être experts auprès de l’Agence Nationale de Renouvellement Urbain, et être associés aux réflexions avec les collectivités locales pour réfléchir et mettre en place des mesures curatives et préventives.

Mesure 206 (page 51/103), « Avis négatif de la D.G.S.C.G.C. » voir la mesure 144.

Mesure 217 (page 52/103), contredit les observations de la mesure 129.

Le rapport Pourny  a été un tournant pour la profession, avec la sécurité des intervenants en point d’orgue, mais en dehors de ce qui sauve immédiatement, les conditions de travail ne sont pas toujours analysées méthodiquement.

Quand au rôle des instances représentatives du personnel, le Comité d’Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail en tête, les élus et directeurs, cadres des établissements ont bien du mal à reconnaître l’apport positif en matière de prévention de cette instance si on la laisse fonctionner…

La situation a progressé mais nous sommes loin de ce que nous pourrions faire, si on investissait réellement et  collectivement dans la prévention, plutôt que la réparation.

Tout cela pourrait aussi déborder de l’aspect technique et ainsi « contaminer » l’organisation qui a bien besoin de prendre en compte l’humain !!!

Il reste donc du pain sur la planche pour améliorer l’ensemble de nos conditions de travail et pour créer  entre collègues des relations de travail pacifiées.

Télécharger le communiqué et le rapport pourny en pdf ICI

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