La CGT écrit au Ministre de l’intérieur pour protéger le travail des mineurs

jspMontreuil, le 15 mai 2015

Monsieur Bernard CAZENEUVE

Ministre de l’Intérieur

Place Beauvau

75800 Paris Cedex 8

Objet : Travail des sapeurs-pompiers mineurs

Monsieur le Ministre,

Suite à la parution, le 17 avril 2015, de deux décrets assouplissant le travail des mineurs, nous souhaitons vous faire partager notre réflexion sur ce sujet.

En effet, dans les S.D.I.S., rien ou presque n’est interdit aux mineurs qui exercent l’activité de sapeurs-pompiers volontaires (bientôt les emplois d’avenir, les services civils…).

Pourtant, les interdictions frappant les mineurs en formation professionnelle sont nombreuses et justifiées : exposition à de fortes chaleurs, confrontation avec des animaux dangereux, exposition à la violence ou à la représentation de celle-ci, travail avec du matériel sous pression, exposition à des risques d’effondrement, etc.

La liste est de nature à susciter la réflexion quand on connaît les diverses activités exercées par les sapeurs-pompiers : extinction d’incendies avec risque d’explosion, exposition à de fortes chaleurs, travail avec du matériel sous pression, exposition à des risques d’effondrement, ouverture de porte ou capture d’animaux potentiellement dangereux, secours à personne avec le risque en constante augmentation de faire face à des agressions, etc. Vous venez d’ailleurs de signer une note prenant acte de l’augmentation des violences envers les sapeurs-pompiers.

De plus, sans entrer dans le détail, les situations auxquelles est confronté l’ensemble de la profession peuvent être, à bien des égards, choquantes, voire traumatisantes, d’où l’assistance de psychologues pour les sapeurs-pompiers. Nous pensons que les mineurs n’ont ni la maturité, ni le recul nécessaire pour appréhender la cruelle réalité de corps mutilés, la mort, la souffrance morale des victimes et de leur famille.

Ainsi, alors que le métier de sapeur-pompier consiste à protéger les autres, les S.D.I.S. pourraient être les employeurs les moins protecteurs avec les mineurs qu’ils emploient !

En décembre 2012, un sapeur-pompier de 16 ans est mort avec son collègue lors d’un incendie.

Cela prouve que même avec une formation adaptée et une certaine expérience, le métier de sapeur-pompier reste l’un des plus dangereux. Cela impose de prendre toutes les mesures nécessaires, à plus forte raison vis-à-vis des plus jeunes.

Les jeunes de moins de 18 ans ont-ils leur place sur des interventions ? Nous ne le pensons pas.

C’est pourquoi nous vous demandons de protéger ces jeunes travailleurs notamment en ne permettant pas aux S.D.I.S. de leur faire réaliser des missions opérationnelles.

Veuillez recevoir, Monsieur le Ministre, nos salutations respectueuses.

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